21 DÉC 2019
16H00
Gratuit
Disponibles
A PROPOS |
« aiyai » : le chant de l'Ouvert Très peu de travaux ont été consacrés au chant bédouin du sud-centre et sud-centre-est algérien, appelé communément chant saharien, ou plus spécifiquement « aiyai » -ainsi dénommé en raison de la formule interjective et répétitive par laquelle sont scandées toutes les chansons du genre, et qui exprime la mélancolie propre, musicalement et poétiquement, à la chanson bédouine. Cette intervention a pour objectif d’être une introduction à un(e) chant/musique considéré(e) trop souvent comme mineur(e) malgré toute sa richesse et la qualité de ses talentueux interprètes. Genre musical à part entière, ou plutôt poético-musical car il est fondé autant sur le texte poétique que sur la musique, le genre aiyai renvoie, dans cette indistinction même, au mode de vie nomade qu’il exprime, continuellement en voyage entre steppe et oasis. Proche de la vie quotidienne des bédouins, la poésie melhoun, véritable colonne vertébrale du aiyai tire de son environnement et des conditions d’existence des populations nomades toute l’inspiration qui l’irrigue. Sa musique se déploie, un peu à l’instar des contrées qu’elle chante, sans rythme-au sens de mesure-(ou très rarement) ni brisure et chante une manière d’exil et de nostalgie des espaces sahariens glorifiés par rapport au nord, le tell. Ce genre, ainsi que sa poésie, renvoient également au mode de vie conforme au temps qui s’écoule, continu, rythmé seulement par les cadences naturelles. Par son amplitude et son déploiement sans cesse recommencés, par sa sobriété et son dépouillement, il exprime l’étendue des espaces dont il est issu. Avec une musique épurée à l’extrême basée essentiellement sur la (ou les) gasba (flûte), et qui conserver l’essentiel de sa nature malgré les influences qu’il a eu à subir, le aiyai est, à l’image de ses terres, un chant de « l’ouvert »
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